On les a vus venir, hordes costumées d’horizons poisseux d’où elles étaient tenues,
Envahisseurs douteux aux manières trop crues, ne sachant retenir leurs verbes carnassiers;
Des armées de moi-je- d’abord personnellement, aux faces grotesques des richesses avilies
Où le mot et le geste servent la philosophie d’un nombrilisme étroit, où l’on parle que d’argent.
Ils se dressent maintenant si laids, si cupides et dévastent le monde sans le moindre regard,
Le mépris immonde porté en étendard, le cynisme écœurant, l’arrogance splendide,
Insidieuse logique enseignée en morale aux frontons des écoles, maintenant rénovées
La violence en obole par l’argent déifié, la monnaie pour unique valeur capitale.
Sauterelles vampiriques assoiffées de pouvoir affublées de dollars et discours bien rodés
De fables et histoire de travail et de gloire d’un air angélique légèrement putassier,
Ils tiennent nos futurs par des bouts de papier ces fous de Brongniart et spéculateurs savants
A ce jeu du pouvoir nous nous laissons flatter par de belles ordures et seront les perdants.
On les a vus venir mais nous avons sombré sous le poids de l’aisance et notre propre faiblesse
De n’avoir su lire ailleurs qu’à la télé de n’avoir su montrer que nos faiblesses
Dans ce monde sans repère, je décide d’être moi de profiter du temps qui passe simplement
J’ignore leur manière et ne voudrai décemment, être de leur monde et pour l’honneur
Je leur fais … ce bras !
Tous droits réservés © Robert Hébé